Mort suspecte d'une plongeuse de la brigade fluviale, le ministère de l'Intérieur dans la tourmente.

25 avril 2018 - 19:52

Le Canard Enchaîné a révélé ce mercredi 25 avril, que la préfecture de police de Paris avait caché les circonstances réelles de le noyade de la jeune policière de la brigade fluviale, le 5 janvier dernier. Intervenu alors que la Seine était au plus fort de sa crue, ce tragique événement révèle plusieurs erreurs impensables qui sont restées masquées pendant des mois.

 

Après les crues de tous ses affluents, la Seine était donc également au dessus de son niveau habituel le 5 janvier 2018, augmentant logiquement son débit jusqu'à deux fois la puissance mesurée en temps normal.

 

Suite à ces conditions exceptionnelles, la décision a été prise par la brigade d'effectuer un exercice d'entraînement afin de se préparer à des interventions dans de telles conditions. Mais cela a donc viré au drame, puisqu'une membre de l'équipe, Amandine, 27 ans, décèdera. La mort accidentelle avait d'abord été évoquée dans les médias et des recherches ont eu lieu afin de retrouver le corps de la jeune femme, en vain.

 

C'est donc dans le Canard Enchaîné daté du mercredi 25 avril que l'on apprend les réelles circonstances de la mort d'Amandie, qui a été causée par plusieurs bévues de sa brigade. L'enquête a prouvé que l'endroit choisi pour cette plongée était le plus dangereux, là où le courant demeurait le plus fort. Ensuite, après avoir indiqué être en difficulté, le moniteur supervisant l'exercice aurait envoyé un de ses hommes à sa rescousse, sans bouteille.

Troisième élément étonnant, ce plongeur est également rapidement en difficulté. C'est à ce moment que la décision la plus surprenante a été prise. Le moniteur a, contre toute logique, lâché la corde de survie qui le liait à Amandine afin d'aller récupérer le second plongeur. Ce dernier a pu être secouru, mais pas la jeune plongeuse.

 

Des recherches auront lieu pendant plusieurs jours, mais il s'avère difficile de retrouver un corps lesté d'une bouteille d'oxygène et d'une ceinture de plomb avec un courant aussi fort. On ne sait toujours pas pourquoi la décision du ministère de l'Intérieur et de la préfecture de police de Paris a été de cacher les vraies raisons du décès.

 

La mère d'Amandine s'est constituée partie civile. Le parquet a ouvert une enquête le 27 février dernier pour "homicide involontaire".

 

Louis Chassagne

Commentaires(0)

Connectez-vous pour commenter cet article