Les soutiens d'Erdogan s'en prennent à la une de l'hebdomadaire "Le Point"

28 mai 2018 à 20h24

Vendredi, au Pontet dans le Vaucluse, un kiosquier a fait retirer l'affiche publicitaire de la Une de l'hebdomadaire Le Point, suite à la pression d’un groupe de militants islamistes turcs. Le numéro de l’hebdomadaire est consacré au président turc présenté comme un dictateur.

Le visage du président turc Erdogan était sur tous les kiosques à journaux ce week-end en faisant la Une du magazine Le Point. Une photo légendée par le texte suivant : "Le dictateur. Jusqu'où ira Erdogan?". Résultats : des kiosquiers dans le sud de la France ont été ouvertement menacés.

Ainsi, un groupe de Turcs pro Erdogan a menacé le gérant d'un kiosque au Pontet dans la banlieue d'Avignon. "Ils lui ont ordonné de retirer l'affiche" affirme Xavier Magnin, directeur du cabinet du maire Front National, Joris Hébrard.

Suite à toute cette pression, la société en charge des espaces publicitaires a envoyé un salarié pour retirer l'affiche, vendredi dernier. Des incidents jugés "inacceptables" par le maire du Pontet qui a aussitôt demandé au directeur régional de la société de remettre l'affiche en place. Cette demande a provoqué l'arrivée d'une vingtaine d'individus pro Erdogan. Et la gendarmerie a envoyé plusieurs hommes pour défendre la photo de Une que l’on souhaitait censurer.

La rédaction du magazine Le Point explique dans un article paru sur internet, qu'elle reçoit depuis plusieurs jours des menaces de la part des sympathisants de Erdogan. « Après une semaine de harcèlement, d’insultes, d’intimidation, d’injures antisémites et de menaces à notre attention sur les réseaux sociaux, voici venu le moment où les sympathisants du parti du président turc AKP s’attaquent aux symboles de la liberté d’expression et de la pluralité de la presse », a dénoncé Le Point.

Etienne Grenelle, directeur du magazine ajoute : "C’est incroyable! Ils pensent qu’il leur est possible de pratiquer leur censure en France".

"Des actes intolérables ", a souligné le maire du Pontet, Joris Hébrard. Il compte saisir le procureur de la République afin qu’une enquête soit menée et que « les fauteurs de troubles soient identifiés et expulsés ».

 

Chloé Mercier

 

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