Tariq Ramadan a été confronté ce matin à une de ces accusatrices, Henda Ayari. C’est avec elle que tout avait commencé en octobre dernier. Son témoignage avait déjà changé une fois, et aujourd’hui il est à nouveau mis à mal par les enquêteurs, fragilisant un peu plus sa version des faits.
Rebondissement dans l’affaire Tariq Ramadan concernant Henda Ayari, l’ancienne salafiste devenue militante féministe.
On se souvient qu’elle avait changé sa version des faits. D’abord, elle situait le viol au début du printemps 2012 à l’hôtel Holiday Inn de la Gare de l’Est, à Paris, puis deux mois plus tard à l’hôtel Crowne Plaza, place de la République, le 26 mai 2012.
Le problème, c’est que les enquêteurs de la brigade criminelle ont conclu que, ce jour là, elle se trouvait au mariage de son beau-frère à Rouen.
Interrogé le 9 juillet, le beau-frère d’Henda Ayari a fourni des preuves aux enquêteurs attestant de la présence de la plaignante aux festivités de 20h à 3h du matin environ.
L’homme l’a qualifiée de « manipulatrice » et de « mythomane » lors de son audition.
Néanmoins Henda Ayari maintient ses accusations de viol, clamant que Tariq Ramadan aurait « sauté » sur elle, l’aurait giflée et violée. « Elle a recherché des dates. Elle a eu tort parce qu’elle aurait dû dire finalement « je ne sais pas » » a déclaré Maitre Francis Szpiner, l’avocat de la plaignante.
En revanche, Maitre Emmanuel Marsigny, l’avocat de l’islamologue a déclaré: « Il n'y a plus de dossier Ayari puisque on est incapable de savoir quand et où le prétendu viol aurait eu lieu ».Le conseil a ensuite indiqué qu’il allait formuler une nouvelle demande de remise en liberté au vu de ces nouvelles avancées.
En France, deux autres femmes accusent Tariq Ramadan de viol. Une autre plainte est déposée en Suisse pour « viol avec la circonstance aggravante de la cruauté, séquestration et contrainte sexuelle ». Et aux Etats-Unis une enquête est en cours pour une plainte d’ « agression sexuelle » déposée en février dernier à Washington.
Daniel Jacomella