Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad, les rebelles islamistes multiplient les messages supposément rassurants à l’égard des communautés chrétiennes de la ville mais celles-ci redoutent un retour des persécutions qui les avaient décimées après 2011.
Les maronites peuvent-ils faire confiance au nouveau Premier ministre syrien ? C'est la question qui se posera désormais des milliers de chrétiens. La Syrie, qui comptait 2 millions de chrétiens au début des printemps arabes, n'en compte aujourd'hui plus que 500 000 à 600 000.
Nommé ce mardi pour assurer la transition à la tête du pays, Mohammed al-Bachir a promis de ramener le calme et la stabilité. Le pape François, de son côté, a exprimé le souhait que « le peuple syrien puisse vivre en paix et en sécurité sur sa terre bien-aimée, et que les diverses religions puissent avancer ensemble dans l'amitié et le respect mutuel ». Cependant, en Syrie, la communauté chrétienne demeure inquiète face à l'arrivée de rebelles islamistes au pouvoir.
Michelle, une habitante du quartier chrétien de la vieille ville de Damas, raconte qu'elle se souviendra toujours de la première fois où elle a croisé la route des nouveaux maîtres de la ville. "En allant rendre visite à mon père, j'ai vu plusieurs rebelles descendre d'une voiture. Ils se sont mis à crier 'Dieu est grand !'. J'ai eu une peur bleue", confie-t-elle à un journaliste de Franceinfo .
Depuis le début de l'offensive, Abou Mohammed al-Joulani, le leader islamiste HTC (Hayat Tahrir Al-Cham) nouvel homme fort de la Syrie veut cultiver l'image d'une figure plus modérée et ne cesse de publier les communiqués à l’attention des minorités chrétiennes, druzes mais aussi alaouites. Mais les intentions réelles de celui qui utilise désormais son vrai nom Ahmed al-Charaa, posent de nombreuses questions.
Raphaël Uzan